Prévenir le burn-out parental

Quel parent ne s’est jamais senti à bout de nerfs, dépassé ou épuisé ? Cet état d’épuisement parental survient souvent occasionnellement mais peut aussi s’installer durablement. Comment certains parents en arrivent à craindre le contact avec leur/s enfant/s et à ne plus avoir de plaisir à être en leur compagnie ? 

L’injonction qu’il faut être un bon parent n’a jamais été aussi forte. Aujourd’hui, les parents sont pour la plupart bien informés sur le développement et les besoins des enfants. Dans une certaine mesure, cela peut se révéler positif. Mais la multitude d’informations disponibles peut aussi égarer les parents qui ne savent parfois plus « à quel saint se vouer ». Le risque est alors de ne plus arriver à faire le tri dans les sources et de se déconnecter de son intuition.
Vers qui les parents en manque de repères peuvent-ils se tourner ? Malheureusement, la transmission intergénérationnelle se perd peu à peu, alors qu’elle est une aide précieuse au moment de fonder une famille et d’élever ses enfants. Qu’il s’agisse du cercle familial ou amical, combien n’osent pas se confier de peur d’être jugés ou par honte de ne pas être à la hauteur ? 

De nombreuses mères travaillent aujourd’hui. Bien que progressivement plus impliqués, les hommes exercent le plus souvent leur profession à plein temps en Suisse. Ainsi, davantage présentes à la maison, les femmes portent très souvent la majorité des responsabilités liées à l’éducation des enfants et à l’entretien du logement, sans parler de la « logistique » : organisation des modes de garde, de l’emploi du temps scolaire et parascolaire, etc.
Dans ces conditions, comment ne pas se sentir parfois débordée ou sous pression ? 

Par ailleurs, notre société s’avère toujours plus exigeante : quête de la réussite sociale, souci d’efficacité, de performance et de rentabilité, tout ceci dans un rythme souvent effréné.
Dans la manière d’exercer leur profession, hommes et femmes sont aussi de plus en plus polyvalents. En recherche d’épanouissement ou par nécessité, les « slasheurs » - personnes exerçant plusieurs activités professionnelles à la fois - sont aujourd’hui nombreux. Mais se diversifier ajoute inévitablement de la charge mentale. 

D’autre part, la recherche d’épanouissement personnel et familial ajoute une pression supplémentaire.
Dès la grossesse, les femmes ressentent cette pression sociale : une femme enceinte se doit d’être rayonnante et épanouie. Mais combien ne vivent pas leur grossesse de cette façon ? Outre les nombreux maux physiques et changements hormonaux influant sur l’humeur ou le sommeil, les futures mères passent par de nombreuses inquiétudes liées au développement de leur enfant. Et par-dessus tout, elles en arrivent à culpabilisent de ne pas se sentir épanouies ! 

Après la naissance, les parents peuvent se sentir perdus. Comment le comprendre, détecter les différents pleurs ? Faut-il le nourrir à la demande ou lui donner un rythme ? Faut-il le réveiller pour le faire manger ?
Dans certains cas, les parents ont du mal à créer un lien avec leur bébé. Ils peuvent ressentir un sentiment d’étrangeté face à ce nouveau petit être. De là émerge une forte culpabilité, les parents se demandant pourquoi ils n’arrivent pas à s’émerveiller devant leur enfant.
Ainsi, très tôt déjà, le sentiment de ne pas être à la hauteur peut être présent. 

Une fois à la maison s’ajoutent les questions d’organisation : comment réussir à gérer les visites, l’entretien de la maison tout en apportant les meilleurs soins au bébé ? Il faut aussi organiser le mode de garde et la reprise du travail. Devant l’ampleur de la tâche, et avec la nouvelle responsabilité de parent qu’ils portent, certains se sentent très angoissés ou démunis mais n’osent le plus souvent pas en parler. 

Par la suite, les parents peuvent être en difficulté face à un enfant présentant des troubles du sommeil, des pleurs incessants, des difficultés d’alimentation, des crises à répétition, de l’agitation, etc. Sources de tension, ces problématiques peuvent fortement impacter la vie de famille. 

A l’adolescence, d’autres difficultés pouvant péjorer les relations familiales surgissent. Au coeur de nombreux conflits se trouve le rapport aux écrans. Méconnaissance des risques d’une exposition trop précoce ou intensive, difficultés à fixer des limites, d’autant plus depuis la pandémie, sont autant de dérives ayant des répercussions sur le développement des enfants. 

Même si de nombreuses familles traversent sans encombre ces étapes, à une époque où l’injonction qu’il faut être un bon parent est si présente, certains placent la barre très haut. Ils veulent réussir à atteindre cet idéal mais l’écart avec la réalité qu’ils vivent se creuse. Si de surcroît ils manquent de repères ou de réseau de soutien, cela les rend encore plus vulnérables. 

Avec la pandémie et ses conséquences, les dysfonctionnements familiaux se sont amplifiés. De nombreux parents ont peu à peu épuisé leurs ressources, se sentant toujours sur la brèche ou fonctionnant « sur pilote automatique ». Vidés mentalement et physiquement, ils ont perdu le plaisir à être auprès de leur enfant, n’arrivant plus à lui accorder de moments de qualité. Cela se répercute malheureusement sur l’enfant qui peut développer ou voir s’intensifier diverses problématiques, créant ainsi un cercle vicieux pouvant parfois même mener à la maltraitance. 

Tristement encore tabou aujourd’hui, le burn-out parental existe bel et bien et touche de plus en plus de familles. Mais ces mères ou ces pères n’ont le plus souvent pas conscience de leur état ou n’osent pas en parler. Il est essentiel de communiquer sur cette maladie du stress afin qu’elle soit davantage identifiée et prise en charge.


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